9 août 2023
Péninsule de Reykjanes
Réveil aux alentours de 8h30 au camping de Grindavik au terme d’une nuit agitée. Seb s’est endormi tard, il a rédigé un mail de mécontentement au loueur concernant le matelas mouillé. D'ailleurs, au-delà de l'humidité, le confort de ce dernier est vraiment discutable tant la mousse est fine... Bref, nous avons mal dormi !
Lorsque nous sortons de la tente, il fait grand soleil et il n'y a pas un brin de vent. La plupart de nos voisins campeurs ont été matinaux et sont déjà partis. Nous profitions de ce temps radieux pour inaugurer notre kit de camping (table et chaises) pour la première fois du séjour. Pendant ce temps, nous ouvrons la tente en grand pour aérer et nous sortons le matelas pour le faire sécher.
Au moment de replier la tente, nous nous apercevons que l’auvent est troué. Nous en déduisons que l’eau s'est infiltrée par là. Après avoir tout rangé, nous quittons le camping à 11h00. Sur la route, Seb renvoie des photos de la tente trouée au loueur Geysir.
Une dizaine de kilomètres après Grindavík, nous tournons à gauche sur la piste 428 pour rejoindre une zone reculée de la péninsule de Reykjanes. Petit moment de doute car il y a un panneau avec un écriteau au milieu de la route. J'interpelle un monsieur qui est debout en train de le lire et surprise, c’est un français ! Il nous confirme que la piste est bien ouverte, il vient de la faire avec son vieux 4x4 jaune reconnaissable entre tous ! L'accès avait été fermé durant la dernière éruption afin d'éviter que les gens rejoignent le volcan par ce biais.
La piste est très sympa, vallonnée avec des paysages magnifiques et devient rocailleuse sur la dernière portion. Nous ne croisons personne et c'est tant mieux car il y a plusieurs passages « à l’aveugle » en haut des côtes. Même si elle n'est pas classée parmi les F-roads, un véhicule 4x4 est à notre sens obligatoire. D'ailleurs, nous apprécions le confort de notre monture qui donne l'impression de survoler la piste !
Au bout de 14km, nous nous garons sur un petit parking situé juste après le lac Djúpavatn. Nous sommes étonnés d'y trouver 4 voitures déjà garées car c'est loin d'être l'endroit le plus touristique de la péninsule ! Précisons que nous sommes venus ici pour y découvrir Sogin, une vallée colorée, cachée au milieu d'un massif montagneux.
Nous commençons la randonnée à midi sous un soleil radieux et 14°C. Deux chemins s'offrent à nous : un premier en direction du lac et un second en direction des montagnes. Nous optons pour le second où un rondin a été installé pour franchir le ruisseau. Aucun panneau n'indique Sogin, il suffit de suivre la trace à travers une vaste prairie.
En prenant de l'altitude, le sentier offre une jolie vue sur le lac Djúpavatn.
Ces moutons nous surveillent du coin de l'œil, prêts à déguerpir à tout moment !
Après avoir traversé un plateau, nous découvrons la vallée de Sogin. Ici, la roche offre une incroyable palette de couleurs passant par le blanc, le gris, le violet ou l'orange !
Précisons que nous sommes absolument seuls à profiter des lieux, hormis quelques autochtones laineux !
Sachez qu'il est possible de continuer la randonnée à travers le massif pour rejoindre deux autres lacs. Nous aurions bien aimé poursuivre cette marche mais nous choisissons de revenir sur nos pas car d'autres curiosités naturelles nous attendent. De retour à la voiture, nous croisons un groupe de pêcheurs revenant du lac : quelle chance de pouvoir venir pêcher dans un cadre aussi exceptionnel !
Sogin : 2.40km / 100m de dénivelé / 1h00 de marche
Depuis le parking, nous envoyons le drone survoler la zone des 3 lacs.
De gauche à droite : Djúpavatn, Grænavatn, la vallée de Sogin et Spákonuvatn.
A droite se dresse la pyramide du Keilir et en arrière-plan, le massif du volcan Fagradalsfjall dont l'éruption s'est terminée il y a 4 jours seulement.
Vu d'en haut, le ruisseau jouxtant le parking ressemble à un serpent ondulant dans la prairie.
Nous reprenons la piste en sens inverse qui s'avère toujours aussi agréable à parcourir.
De retour sur la route 427, nous roulons seulement 5km avant de bifurquer sur une piste facile en direction des falaises de Krísuvíkurberg. 3km plus loin, nous arrivons sur un parking situé face à l'océan où quelques voitures sont garées.
Notre Jeep commence à revêtir ses habits de baroudeuse !
Nous décidons de profiter de l'absence de vent pour nous installer et pique-niquer face à la mer. Avouons qu'il y a pire comme spot pour déguster nos "délicieux" sandwichs islandais ^^
Nous nous rendons ensuite au bord la falaise tout en restant prudents car elle semble assez instable ! L'endroit est réputé pour l'observation des oiseaux marins mais aujourd'hui, il n'y a pas foule...
En prenant un peu de hauteur, nous voyons distinctement les différentes couches de lave qui se sont superposées au cours des éruptions.
Nous poursuivons notre balade en longeant la côte et environ 500m plus loin, nous découvrons cette superbe falaise volcanique striée de rouge et de noir ! Avec l'eau bleue de l'océan, l'endroit est de toute beauté ! Nous sommes surpris de nous retrouver seuls car c’est ici que la falaise est la plus belle. Dommage que la plupart des touristes se contente de photographier la falaise au niveau du parking car elle est bien moins colorée...
Les falaises de Krísuvíkurberg sont encore plus belles vues du ciel ! D'ailleurs, plusieurs hélicoptères de tourisme longent également la côte.
Retour à la voiture puis nous prenons la route direction une petite église en bois nommée Krýsuvíkurkirkja. Perdue au milieu de nulle part, elle fût construite en 1857. Un panneau explique que l'église a entièrement brûlé en 2010 avant d’être reconstruite à l’identique en 2020.
Lorsque nous repartons, il se met à pleuvoir. Sur la route, je décide d’appeler le loueur Geysir Motorhome car nous n’avons pas eu de réponse à nos deux mails envoyés le matin-même. J’appelle et je tombe sur une personne de l’accueil. Très vite, je comprends qu’elle n’a pas reçu nos mails - en effet, Geysir et Geysir Motorhome sont deux entités différentes. Je réexplique le problème à l’employée qui s’engage à nous trouver une solution rapidement.
10min plus tard, nous arrivons sur le parking d’Elborg crater. Nous croisons cet énorme 4x4 rallongé, avec des roues XXL, appartenant à un tour opérateur local. Un gabarit à faire pâlir un américain !
Ce cratère, considéré comme l'un des plus beaux du sud islandais, est facilement accessible via un sentier de 1,5km A/R.
De loin, l’ascension du volcan nous paraissait facile mais en réalité, ça grimpe sec ! Une fois parvenus au sommet, nous découvrons un cratère à la forme presque parfaite. Ce dernier est constitué de pierres volcaniques aux belles nuances de rouge, de violet et de noir.
Une fois redescendus, nous envoyons le drone pour prendre de la hauteur. Nous découvrons alors deux cratères : Stóra-Eldborg et un plus petit, Litla-Eldborg.
Je reçois en parallèle une réponse du loueur Geysir certifiant qu’il n’y avait pas de trous lorsque les préparateurs sont intervenus sur la tente. Nous jouons sur le fait qu’à la remise de la voiture, l’employée a refusé de déplier la tente pour nous montrer l’installation. Il n’y a donc pas eu d’état des lieux ce qui est un manque de professionnalisme de leur part. Geysir nous répond qu’ils vont (encore une fois) revenir vers nous.
1/2h plus tard, nous recevons un nouveau message de Geysir nous informant qu’ils sont d'accord pour remplacer notre véhicule immédiatement. Il est 18h00 et nous sommes à 65 km de leur agence située à Keflavik. Ignorant que nous allions avoir gain de cause auprès du loueur, nous avons préféré jouer la sécurité en réservant un logement à Árnes, d'autant qu'une tempête est annoncée pour la nuit. Or, cette ville est située à 150km de Keflavik soit 2h00 de route pour rejoindre notre hébergement !
Nous proposons à l’employée de Geysir de couper la poire en deux et de se retrouver devant le camping de Grindavik situé à 25 minutes pour chacun d'entre nous. Arrivés sur place, nous nous empressons de laver le Jeep qui garde encore les stigmates de la piste 428...
L’employée de Geysir arrive quelques minutes plus tard avec un Jeep Wrangler Rubicon gris clair. Lorsqu’elle nous tend les clés, nous lui demandons de déplier la tente histoire de ne pas se faire avoir une deuxième fois... Seb monte et inspecte le matelas qui semble propre et sec. Côté voiture, nous gagnons au change car elle est mieux équipée que l’ancienne et surtout, nous avons un déflecteur d'air devant la tente de toit qui nous épargnera le bruit du vent. Avec l’ancienne voiture, nous avions un sifflement permanent dès qu’on dépassait les 40km/h...
A 19h00, nous nous remettons en route direction Árnes où se situe notre logement de ce soir. Nous quittons la péninsule de Reykjanes pour nous rapprocher des Hautes Terres pour la suite du road trip. Passé Selfoss, le paysage change radicalement et les champs de lave laissent place à des terres agricoles.
Parfois, la signalétique islandaise demande un temps de réflexion !
Nous arrivons à Gaukshof à 20h30. Nous récupérons directement les clés dans un key locker dont nous avons reçu le code en amont.
L'intérieur est plutôt sommaire (frigo, bouilloire et chauffage) mais il manque un coin cuisine. Point positif : la cabane est largement vitrée, sans vis-à-vis, et offre une vue dégagée sur la campagne.
Au moment du dîner, nous tentons une expérience culinaire : la fondue savoyarde lyophilisée avec ses croutons ! Après 10min de réhydratation, l'heure du verdict a sonné : étonnamment, le goût est là mais la texture est juste ignoble... Heureusement, nous nous rattrapons sur le dessert !
Après une bonne douche chaude, nous nous effondrons sur le lit.
Gaukshof
Nous avons réservé cet hébergement à la dernière minute donc nos seuls critères étaient la disponibilité et le prix. Ces trois cabanes en bois sont situées à deux pas du hameau d'Árnes qui dispose des quelques commerces (supérette, station-service). En retrait de la route principale, l'environnement est très calme et la vue sur la nature est agréable, d'autant que les cabanes sont sans vis-à-vis. L'intérieur dispose de l'essentiel (lit double, lit simple, frigo, bouilloire, radiateur) et d'une jolie salle de bain. Bon point également, les stores occultants car, à cette période de l'année, le jour se lève très tôt ! En revanche, il manque un coin repas et de quoi cuisiner pour se sentir vraiment indépendant. Heureusement que nous avions notre réchaud de camping !
Pour réserver : Gaukshof
Distance totale : 225 km dont 34 km sur piste
Sogin
Krísuvíkurberg
Krýsuvíkurkirkja
Elborg crater
