10 août 2023
Autour du volcan Hekla
Réveil dans notre petite cabane à Árnes après une bonne nuit réparatrice au chaud… et au sec ! Dehors, c'est le déluge et le vent souffle en tempête donc nous prenons le temps d'apprécier notre petit-déjeuner.
Nous quittons notre hébergement à 10h45, bien en retard sur le programme ! Aujourd'hui, nous avons prévu d'explorer de nombreux sites autour du volcan Hekla.
Nous roulons sur la route 32 pendant près d'1h00 avant de bifurquer sur la route 208. Quelques kilomètres plus loin, au niveau de la centrale hydro-électrique, nous prenons la piste à gauche juste après le pont et nous garons sur un parking. En sortant de la voiture, nous enfilons immédiatement doudounes, gants et bonnets car, avec seulement 9°C et de fortes rafales de vent, l'ambiance est glaciale !
Invisible depuis la route, nous découvrons la magnifique cascade de Sigöldufoss se déversant dans une vasque couleur azur. Sa taille est assez modeste mais son incroyable couleur et son impressionnant débit méritent incontestablement un arrêt photo !
De retour à la voiture (transis de froid !), nous reprenons la piste F208. Après seulement 3,5km, nous nous arrêtons sur un parking permettant d'accéder au second point d'intérêt du jour. Nous pourrions continuer plus loin mais un panneau marqué « réservé au personnel » barre la route. Nous n'insistons pas...
Après 1km de marche dans le lit d’un ruisseau asséché, nous suivons une courte piste carrossable menant au canyon de Sigöldugljúfur. Surnommé "le canyon de la vallée des larmes" en raison de la multitude de cascades ruisselant de toutes parts, l'endroit est réellement enchanteur !
Après quelques minutes à patienter dans le froid et le vent, le soleil fait enfin son apparition révélant des couleurs incroyables au milieu de cet univers minéral. Place à l'éblouissement !
Malgré le fort vent, je tente un vol avec notre nouveau drone qui, étonnement, semble bien réagir ! Quelle différence par rapport à notre ancien Mavic Mini qui n'aurait pas supporté ces conditions ! C'est parti pour un vol au-dessus des eaux turquoise de Sigöldugljúfur.
Nous restons une demi-heure à contempler ce paysage féérique que nous considérons comme l'un des plus beaux d'Islande.
De retour à la voiture, nous ne poursuivons pas sur la F208 car nous l'avons déjà empruntée lors de notre précédent voyage. Nous revenons sur nos pas pour rejoindre la piste F225 située à une quarantaine de kilomètres d'ici. 20min plus tard, nous marquons un arrêt au Highland Center qui dispose des dernières commodités avant les Hautes Terres (hôtel, restaurant et carburant). Malheureusement, l’unique pompe à essence est HS ! Je peste conjointement avec un islandais car la station-service la plus proche est à 45min de route, à l'opposé de notre direction. Notre réservoir de 65l est encore à moitié rempli donc nous décidons de poursuivre le programme initial.
Il est 14h00 lorsque nous arrivons à l'entrée de la piste F225. Les nuages se sont dissipés dévoilant le sommet du volcan Hekla et un franc soleil réchauffe l'atmosphère. Quelle différence de temps par rapport à ce matin ! Un proverbe islandais dit : "si tu n'aimes pas la météo islandaise, attend 5min".
Les premiers kilomètres de la F225 sont faciles avec de belles lignes droites traversant des étendues de pierres ponces à l'étonnante couleur blanchâtre. Au 6ème kilomètre, nous bifurquons sur la Hekla F-road, une piste confidentielle permettant de rejoindre le volcan éponyme. L'environnement change radicalement et nous nous retrouvons au beau milieu d'étendues entièrement recouvertes de cendres volcaniques.
Vous voyez le cratère en arrière-plan sur cette photo ? Eh bien, c'est notre prochain objectif. Si tout se passe bien, nous avons prévu de hisser notre 4x4 à son sommet !
Contrairement au "trafic" de la piste F225, ici nous ne croisons absolument personne.
La piste était annoncée assez délicate mais finalement, nous n’avons rencontré aucune difficulté car elle est en très bon état. Il faut juste avoir un véhicule 4x4 car la dernière partie est assez pentue. Au final, nous faisons toujours le même constat : les pistes faciles mais très fréquentées s’abîment vite (phénomène de tôle ondulée et nids de poules), tandis que les pistes confidentielles sont en meilleur état car peu empruntées.
Après 18km et une bonne grimpette, nous voici arrivés juste au bord du cratère de Rauðaskál. Nous arrivons à peine à croire qu'il nous est permis de grimper jusqu'ici avec notre propre véhicule !
Voici l'intégralité du parcours en vidéo (pensez à mettre la résolution en 4K pour une meilleure qualité d'image).
Sur ces hauteurs, le vent souffle tellement fort que l'on peut sentir la voiture bouger à chaque rafale ! Nous sommes moyennement rassurés car le bord du cratère est à 3 mètres seulement... Mais avec près de 2,5 tonnes sur la balance, notre Wrangler ne devrait pas s'envoler ! Nous décidons de sortir pour profiter du panorama qui s'étend à perte de vue mais avec ce vent de dingue, Nella a toutes les peines du monde à ouvrir sa portière !
Le cratère de Rauðaskál est l’un de ces endroits lunaires, hors de ce monde et complètement éloigné des spots touristiques. Ses couleurs vertes et rouges, et son environnement surréaliste en font un lieu unique.
Nous abrégeons la marche car, avec ce vent violent, nous ne nous sentons pas vraiment en sécurité au bord de ce cratère. Initialement, nous avions prévu de faire des vues de drone mais là, c'est juste impossible.
Nous quittons les conditions extrêmes de Rauðaskál et revenons au niveau de l'embranchement de la piste permettant de poursuivre vers le volcan Hekla. Quel spot de choix pour improviser un pique-nique face à l'un des plus célèbres volcans islandais !
Culminant à 1491m, c'est l'un des plus actifs de l'île avec 7 éruptions au cours du dernier siècle ! Il est réputé particulièrement dangereux en raison de ses éruptions pouvant être dévastatrices comme en témoigne la région largement recouverte de débris volcaniques. Autre particularité : les signes précurseurs de ses éruptions apparaissent très peu de temps avant ces dernières (environ 30min). C'est pour cette raison que son ascension n'est pas à prendre à la légère. Si l'expérience vous tente, il est obligatoire de télécharger une application sur smartphone qui vous avertira en cas d'éruption imminente !
Après cette pause déjeuner, nous redescendons par la même piste et immortalisons ce paysage volcanique si singulier...
Nous marquons un arrêt au pied de Rauðaskál où le vent est moins violent. Nous en profitons pour envoyer le drone afin d'apprécier les lieux depuis les airs.
Voici la piste que nous venons d'emprunter avec le volcan Hekla en toile de fond.
Le cratère Rauðaskál se révèle magnifique sous cet angle !
Pour rejoindre la piste F225, nous traversons une entendue désertique à l'apparence lunaire. C'est pour cela que nous aimons tant l'Islande : pour l'incroyable sensation d'aventure et de liberté qu'elle offre.
Au bout de 1.5km sur la F225, nous bifurquons à gauche sur une piste menant à un lieu encore inconnu de la grande majorité des visiteurs. Au bout de 3,5km, nous arrivons à destination et avons l'impression d'avoir atterri sur une autre planète ! Dehors, il n'y a pas un bruit, le vent est tombé et sur ce sol noir, la température atteint 17°C !
La sombre faille volcanique de Valagjá est un alignement de 3 cratères qui s'étend sur près de 2km de long. Ses nuances rougeoyantes lui donne un aspect inédit parmi les nombreux cratères que l'on trouve dans les Highlands.
Pour la suite du programme, nous revenons sur la F225 avec, pour objectif, d'effectuer la randonnée de Rauðfoss & Rauðauga. Après 10km de piste, nous arrivons sur le parking où quelques voitures sont garées. Un dilemme se pose : il est déjà 17h00 et la randonnée est donnée pour 3h A/R. Certes, il fait jour tard en cette saison mais ensuite, nous devons encore rallier le camping du Landmannalaugar (45min). Dans l'absolu, le timing est jouable. Sauf que, n'ayant pas pu faire le plein comme prévu au Highland Center et avec une consommation moyenne de 12,5l/100km, notre autonomie restante n'est plus que de 170km. Or, après notre nuit au Landmannalaugar, nous avons prévu de faire la piste F208 pour rallier Vik où nous avons réservé un hébergement le lendemain soir. Après un rapide calcul sur Google Map, nous nous apercevons que nous n'aurons pas assez d'essence pour faire ce trajet.
Après discussion, nous estimons que cette option est trop risquée car on ne connaît pas assez bien notre monture pour jouer avec le feu... Tant pis, nous aurons 1h30 de route en plus demain matin pour revenir au départ de la randonnée de Rauðfoss & Rauðauga, mais c'est l'option la plus raisonnable.
A contre-cœur, nous revenons sur nos pas pour rallier la ville de Hella où se trouve la station-service la plus proche (78km tout de même !).
En cette fin d'après-midi, le soleil nous gratifie d'une belle lumière illuminant les abords de la piste.
Après 22km de piste, nous revoici sur la route 26. Nous prenons le temps de visiter les deux points d'intérêts que nous avions volontairement zappés ce matin.
Première halte à Fossabrekkur, une petite cascade tout en longueur située sur le cours de la rivière Ytri-Rangá. Nous sommes étonnés d'y découvrir une véritable oasis nous rappelant Gjáin que nous avions découverte lors de notre premier voyage.
Nous profitons de la douceur des 20°C, de l'absence de vent et du bruit de l'eau pour faire une pause bucolique !
C'est seulement en prenant de la hauteur que l'on peut admirer la chute de Fossabrekkur dans son entièreté.
Les deux branches de la rivière Ytri-Rangá prennent leurs sources 2km en amont des chutes, au beau milieu d'un désert de pierres ponces.
Direction ensuite la cascade de Þjófafoss située à seulement 7km. La route d'accès est plutôt originale car nous traversons d'immenses champs de lupins qui ne sont malheureusement plus en fleur à cette période de l'année.
Arrivés sur place, où nous sommes toujours seuls, nous découvrons cette jolie cascade aux eaux bleues qui se jette dans un grand bassin entouré de colonnes de basalte. Þjófafoss se traduit par « cascade des voleurs » car autrefois, les voleurs étaient jetés de ces falaises pour y être exécutés par noyade.
D'ici, nous avons un joli panorama sur le mont Búrfell (669m) abritant l'une des rares forêts d'Islande : Búrfellskógur. A noter que la rivière Þjórsá peut voir son débit varier fortement en fonction des lâchers d'eau du barrage en amont. La cascade peut ainsi être bien plus large et sa couleur bleue virer au gris laiteux.
Il est 18h45 lorsque nous terminons nos visites du jour et prenons la direction de la station-service de Hella. Après 45min de route qui nous auront paru très longues, nous retrouvons la civilisation et faisons le plein de notre 4x4. Le prix de l'essence est encore plus élevé qu'en France avec un coût moyen de 2.20€ au litre !
Comme la soirée est déjà bien avancée, nous nous mettons en quête d’un camping situé à proximité. Seb avait référencé au préalable tous les campings avec douche et eau chaude. Le premier camping où nous nous rendons est très sympa car il est situé près d'une rivière. Malheureusement, la partie camping a été supprimée et, sur le terrain, il ne reste que des cabanes en bois à louer. Néanmoins, nous repérons le restaurant pour la soirée.
Résignés, nous nous rabattons donc sur le camping communal de Hella pour passer la nuit. A notre arrivée, nous découvrons un immense terrain engazonné, retiré de la route, où une centaine de campeurs sont déjà installés. Côté équipement, nous déchantons très vite : les sanitaires sont concentrés dans deux Algeco possédant chacun trois WC, un lavabo et c’est tout ! Etant donné la fréquentation du lieu, c'est clairement sous-dimensionné ! Quant aux douches, elles brillent par leur absence... La salle commune à la capacité réduite est miteuse, la propreté discutable et les équipements de cuisine sont vétustes à l'image du micro-ondes qui ne fonctionne plus... Tout cela pour la modique somme de 2200 ISK/personne soit 30€ la nuit pour 2 !
Nous hésitons un long moment, nous vérifions les avis des campings aux alentours qui ne sont pas mieux donc nous décidons de rester. Nous nous rendons à l'accueil pour régler nos 30€ à l'unique employé qui nous salue à peine...
Nous mettons le ticket sur le pare-brise puis Seb décide de me remonter le moral en m'emmenant dîner au Nordic Restaurant repéré devant le premier camping.
Nous sommes accueillis avec un grand sourire par le patron qui nous propose de manger à l’intérieur ou sur la charmante terrasse avec vue sur la rivière. Malgré le soleil, nous préférons manger à l’intérieur car il y a une petite brise. Côté menu, nous optons pour des bières locales et des pizzas que nous préférons à la traditionnelle soupe d'agneau... Le service est très sympa et, pour la première fois depuis le début du séjour, nous discutons avec des locaux !
Retour au camping après une soirée très agréable. Nous nous installons sur un emplacement suffisamment éloigné des autres campeurs. Cette fois, nous déplions la tente bien plus rapidement que la première nuit et à 21h45, le camp est monté !
Lorsque nous nous couchons, nous n'avons pas froid et tout est calme dehors. Malheureusement, à minuit, un fort vent se lève et secoue la tente bruyamment. Difficile de trouver le sommeil dans ces conditions...
Gaddstadaflatir camping
Ce camping est clairement une déception et ce, pour plusieurs raisons. Primo, les sanitaires comptent 6 WC et 2 lavabos pour plus d'une centaine de campeurs ! Quant aux amateurs de douche, passez votre tour ! La salle commune est minuscule et sale, les appareils électroménagers sont vétustes et il n'y a pas de congélateur donc impossible de refaire ses pains de glace. Compte-tenu de la fréquentation du lieu, les équipements sont clairement sous-dimensionnés ! Ajoutons à cela l'accueil de l'employé du même niveau que les prestations... Pour finir, le prix de 2200 ISK/personne soit 30€ la nuit pour 2 est clairement abusif ! Le seul point positif est le terrain : spacieux et isolé de la route, il permet de trouver facilement un emplacement au calme.
Pour plus d'infos : Gaddstadaflatir camping
Distance totale : 266 km dont 106 km sur piste
Sigöldufoss
Sigöldugljúfur
Rauðaskál
Valagjá
Fossabrekkur
Þjófafoss
