Réveil dans notre chalet cosy sous une météo radieuse, enfin ! Nous profitons de l'intérieur lumineux et largement vitré pour prendre un copieux petit déjeuner.
Etant arrivés de nuit, nous découvrons l'environnement très calme des 3 chalets installés au milieu des prairies du haras. Comme bien souvent, nous voisins ont levé le camp très tôt et nous sommes les derniers à partir.
Nous allons ensuite rendre une visite aux adorables chevaux du ranch.
Après avoir rassemblé nos affaires, nous montons en voiture à 10h15. Initialement, nous avions prévu de parcourir la superbe et longue piste F210 (115 km) qui comporte de nombreux passages à gué dont certains peuvent s'avérer difficiles. Mais avec nos pneus usés, nous ne nous sentons plus en confiance... En nous penchant sur une carte détaillée, nous découvrons une alternative via la piste F261. Elle démarre un peu plus au sud et rejoint la F210 à mi-parcours, permettant ainsi d'éviter les sections les plus délicates. Les paysages sont apparemment moins impressionnants mais elle ne comporte pas de difficultés majeurs avec seulement 2 gués à traverser. Nous préférons jouer la sécurité et opter pour cette option.
Avant toute chose, Nella tient absolument à visiter la ferme de Keldur située à une vingtaine de kilomètres d'ici. Après nous être garés, nous suivons le chemin d'accès et longeons un ruisseau qui prend sa source juste ici.
A notre arrivée, nous sommes accueillis par un jeune islandais qui nous donne quelques informations sur les lieux et propose des visites guidées de la ferme. Il faut savoir qu’en Islande, les monuments historiques sont gratuits, on y accède librement, mais l’intérieur des fermes traditionnelles (souvent reconverti en musée) est toujours payant.
Construite au 9ème siècle, la ferme à toit de tourbe de Keldur est l'une des plus anciennes d'Islande. A cause des tremblements de terre, elle a néanmoins dû être reconstruite à plusieurs reprises.
Nous photographions la ferme, visitons l’église puis il est temps de partir en direction de la F261. Au bout d'une demi-heure de route, nous marquons un arrêt photo à l'église de Hlíðarendakirkja.
Nouvel arrêt 4 km plus loin, en bord de route, afin de découvrir la cascade de Gluggafoss également connue sous le nom de Merkjárfoss. D'une hauteur totale de 52m, elle se compose de 2 chutes principales et est facilement accessible via des aménagements piétons.
Nous nous approchons de la première, d'une hauteur plutôt modeste, où il est possible de passer derrière le rideau d'eau !
La seconde est bien plus impressionnante avec ses 44m de haut ! Sa particularité géologique est qu'elle chute à travers un tunnel percé de plusieurs ouvertures dans la roche, avant de se déverser avec fracas dans une grande vasque.
Après cette belle découverte, nous nous remettons en route et quelques kilomètres plus loin, nous arrivons sur la piste F261. Le sol est constitué de galets ronds, comme si nous roulions dans le lit d'une ancienne rivière.
De l'autre côté de la vallée, nous pouvons observer les pentes du volcan Eyjafjallajökull, célèbre depuis son éruption de 2010 ayant durement paralysé le trafic aérien. Son sommet, caché par les nuages, est recouvert d'une calotte glaciaire d'où s'écoulent de nombreuses cascades.
Le glacier Gígjökull, la plus importante langue de glace émanant d'Eyjafjallajökull, est encore largement recouvert des cendres de la dernière éruption.
1/4h plus tard, alors que nous suivons la piste, nous arrivons devant la rivière Gilsá qui se divise en une multitude de bras. Nous savons que nous devons la traverser à un moment donné mais la piste ne semble pas se poursuivre sur l'autre rive...
Pour éviter de nous engager à l'aveugle dans le lit de la rivière, nous envoyons le drone dans les airs. La vue aérienne nous confirme qu'il n'y a pas de piste dans cette direction.
En explorant les environs, nous comprenons que nous avons raté un embranchement. Après le premier gué, nous aurions dû tourner à droite puis emprunter un petit pont (que nous n'avons pas vu) pour rester sur la piste.
En vidéo, c'est tout de suite plus parlant !
10km plus loin, Einhyrningur est en vue. Il s'agit d'une des montagnes emblématiques des Hautes Terres culminant à 641m d'altitude.
La piste s'élève peu à peu en contournant Einhyrningur pour nous révéler son profil le plus singulier. En français, son nom signifie littéralement "la licorne".
Plus nous prenons de l’altitude, plus la piste devient rocailleuse mais c'est une formalité pour notre Wrangler ! En revanche, avec nos pneus usés, nous prenons soin d'éviter les grosses pierres... Aujourd'hui, nous croisons essentiellement des locaux avec leurs énormes pick-ups tractant des remorques XXL. C’est visiblement la balade du dimanche !
A l'ouest, nous pouvons observer le massif volcanique du Tindfjallajökull culminant à 1462m
Juste après avoir passé un col, nous nous garons sur le côté pour laisser passer un troupeau de chevaux islandais en transhumance. Nous sommes très surpris car nous n’avons croisé aucun ranch depuis des dizaines et des dizaines de kilomètres !
Au fur et à mesure de notre avancée, nous commençons à distinguer les glacier s'écoulant de l'immense calotte du Mýrdalsjökull.
Nous voici à Markarfljótsgljúfur, l’un des plus impressionnants canyons d’Islande creusé par la rivière Markarfljot. Profond de 200m et long de 10km, il est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Nous nous approchons prudemment du bord pour y découvrir une puissante cascade située à l'entrée des gorges.
Quoi de mieux pour saisir l'ampleur de ce canyon que de prendre un peu de hauteur ?
Plongée au cœur du canyon en vidéo !
6km plus loin, nous décidons de nous arrêter en bord de piste pour une pause casse-croûte car il est déjà 14h00 et nous commençons à avoir faim. Avec l'absence de vent et le soleil qui rayonne sur le sol noir, la température est des plus agréables. Nous déplions notre set de camping et sortons le réchaud sous le regard médusé d’un islandais qui passe avec son pick-up ^^
Pique-nique sur la lune avec un délicieux aligot bien de chez nous (lyophilisé bien sûr !).
Nous nous remettons en route et assez rapidement, nous atteignons la rivière Innri-Emstruá dont le débit est impressionnant ! Heureusement, un pont a été aménagé pour les voitures ainsi que les randonneurs effectuant le célèbre trek du Laugavegur.
4km plus loin, nous voici devant le gué de la rivière Bláfjallakvísl. Nous sommes rassurés car le niveau de l'eau est relativement bas. Habituellement, cette traversée est réputée délicate car, en cas de pluie, les eaux deviennent boueuses et agitées (témoignage ici).
Un Land Cruiser arrivant dans le sens opposé nous donne une idée de la profondeur de la rivière. Avec une garde au sol suffisante et 4 roues motrices, ça passe facile !
Juste après cette traversée se termine la piste F261 qui aura été une bonne surprise pour la beauté de ses paysages et ses nombreux points d'intérêt. Nous voici désormais sur la fameuse F210 réputée pour être l'une des plus belles et des plus longues pistes d'Islande.
Après seulement 1km, la piste disparaît pour laisser place à de grosses dalles rocheuses lisses où il n'est pas évident de s'orienter. En y allant doucement, nous arrivons à identifier les passages les plus faciles à négocier et dès la sortie de cette zone, la piste réapparaît.
Nous voici désormais au cœur du Maelifellssandur, un désert de cendres noires sans végétation où tout est immensément plat. Au sud, la blancheur de l'immense calotte glaciaire du Mýrdalsjökull attire irrésistiblement notre regard.
Rouler à travers le Maelifellssandur est très agréable car le sol est constitué de cendres volcaniques où nous roulons sans aucune vibration à travers l'immensité. Nous enchaînons rapidement les kilomètres et petit à petit, notre objectif se dessine à l'horizon.
Par moment, nous traversons de petites rivières provenant de la fonte du Mýrdalsjökull où s'épanouissent des mousses fluorescentes. La nature est incroyable !
Enfin, après 15km de piste, nous arrivons devant l’un des décors les plus surréalistes d’Islande. Devant nous se dresse, telle une île verdoyante au milieu du désert de cendres noires, le majestueux Mælifell. Jamais nous n’aurions pensé pouvoir l’admirer sous un tel ciel bleu ! Nous sommes vraiment gâtés par la météo !
Nous sommes surpris de découvrir 3 véhicules de tour-opérateurs car l'endroit est vraiment loin de tout ! En levant les yeux, nous apercevons un groupe en pleine ascension. Courage à eux car le dénivelé de 200m se réalise en seulement 1 km : autant vous dire que ça grimpe sec !
En zoomant, nous découvrons une petite arche au sommet.
Nous profitons de ce lieu incroyable pour une session de drone afin de photographier cet ancien cône volcanique à la forme parfaite sous tous les angles. Place à l'émerveillement !
Depuis les airs, nous avons une vue imprenable sur la partie nord du Mýrdalsjökull et sa multitude de ruisseaux où s'écoulent les eaux de fonte. Cette calotte glaciaire, d'une épaisseur moyenne de 400m, recouvre le célèbre volcan Katla et s'étend sur 600km², ce qui en fait le 4ème plus grand glacier du pays.
Nous restons un moment à admirer la silhouette du Maelifell puis il est temps de reprendre la route. 8km plus loin, nous quittons l'étendue désolée du Mælifellssandur et arrivons devant la rivière Hólmsá réputée délicate à franchir. Elle se divise en plusieurs bras d'une profondeur de 40 cm maximum donc nous traversons sans encombre sous le regard de jeunes islandais qui ont garé leur Defender sur le côté en attendant de traverser. Nous sommes rassurés que la Hólmsá soit aussi clémente car nous devrons la retraverser en fin de journée.
Juste après avoir franchi la Hólmsá, nous bifurquons sur la gauche pour suivre une piste non signalée mais tout de même assez marquée, qui part en direction du nord. Elle traverse un petit bras de la rivière et prend un peu d'altitude pour déboucher quelques centaines de mètres plus loin sur un petit parking. Ce lieu confidentiel que rien n'indique est pourtant le point de départ d'une randonnée permettant d'accéder à l'un des spots les plus incroyables d'Islande : Rauðibotn
Lorsque nous sortons de la voiture, il fait 12°C. Le ciel s'est couvert et une légère brise nous invite à prendre de quoi nous couvrir chaudement. Niveau distance, la randonnée est donnée pour environ 5km A/R. Nous nous élançons à 17h00 pour découvrir ce lieu tant attendu de notre voyage !
Les premiers mètres sont assez raides, nous grimpons à pic en longeant un petit canyon.
Après avoir gravi cette première colline, nous arrivons dans une vallée recouverte par les mousses où le sentier longue une petite rivière.
A un moment donné, le chemin s'évanouit dans la nature et nous nous retrouvons à marcher sur un sol constitué de mousses grises et de lichens s'apparentant à de la roche. Au bout de quelques minutes, nous retrouvons les petits piquets jaunes indiquant la suite du sentier. Nous croisons 2 couples qui reviennent de la balade ce qui signifie que nous sommes désormais seuls sur le chemin de la randonnée.
Guidés par un bruit de chute d'eau de plus en plus présent, nous arrivons au bord d'une gorge creusée par la rivière Hólmsá.
La marche est superbe car nous suivons les méandres que la rivière a creusés à travers d'anciens dépôts volcaniques créant un paysage surréaliste. Par endroit, l'eau prend une couleur bleutée qui compose une superbe palette avec le vert des mousses et le noir de la roche.
Au bout de 1.7km, nous arrivons enfin devant l'incroyable cratère rougeoyant de Rauðibotn. Une source prend naissance en son centre formant un petit lac entouré de mousses d'un vert fluo presque surnaturel !
L'eau du lac s'écoule par un petit ruisseau qu'il nous faut enjamber ou plutôt sauter, pour poursuivre notre route. Le bras n'est pas très large mais suffisamment pour nécessiter un peu d’élan !
Sur le chemin, nous dérangeons 4 moutons en train de paître. Dans cet endroit isolé, nous nous demandons comment font les éleveurs islandais pour retrouver leur bétail à la fin de l'été !
Nous remontons le cours de la rivière et découvrons une succession de petites cascades s'écoulant dans de magnifiques vasques bleu turquoise. L'endroit inviterait presque à la baignade si l'eau n'était pas si froide !
Finalement, nous arrivons au bord du lac Hólmsárlón où naît la rivière Hólmsá. S'étirant tout en longueur sur près de 5km, il provient des eaux de fonte du glacier Torfajökull situé au sommet du massif volcanique éponyme (incluant le célèbre Landmannalaugar).
L'endroit est très agréable, à l'abri du vent et avec, pour seule mélodie, le bruit de l'eau. Pour les amateurs, sachez que le sentier continue sur l'autre rive pour rejoindre le refuge de Strútur et sa source chaude.
Etant donné l'heure déjà bien avancée, nous renonçons à l'ascension de Rauðibotn et préférons revenir au centre du cratère pour survoler les lieux avec le drone. Nous nous installons sur un rocher sous l'œil inquisiteur de nos 4 amis moutons !
Voici un tour d'horizon de ce joyau naturel des Hautes Terres.
Les méandres que la rivière Hólmsá a creusé à travers ces roches volcaniques composent un incroyable paysage.
Dommage que nous n'ayons pas un temps plus ensoleillé pour magnifier les couleurs de Rauðibotn... Au loin, nous apercevons le cône du Mælifell ainsi que le Mýrdalsjökull dont la blancheur s'étend à perte de vue.
Nous marchons ensuite jusqu’au parking où nous savourons le plaisir d’être absolument seuls à profiter de ces fantastiques paysages. Nous avons adoré cette randonnée dont peu de monde connaît l’existence. Au final, nous avons marché 4,6km A/R avec un dénivelé positif de seulement 100m et passé 1h45 sur place.
Nous nous remettons en route à 18h45 avec, pour objectif, de regagner la route 1 puis de rejoindre la ville de Kirkjubæjarklaustur. Pour cela, 2 solutions s'offrent à nous : continuer sur la F210 mais cette portion ne présente pas un grand intérêt, ou emprunter la F232 qui est quasiment parallèle à cette dernière, peu empruntée et offre de belles vues sur le Mýrdalsjökull tout en promettant une surprise à mi-parcours. Nous optons évidemment pour cette alternative et traversons à nouveau la Hólmsá où nous recroisons les jeunes islandais.
Après 2,5km sur la F210, nous bifurquons sur la F232 et nous traversons à nouveau le Maelifellssandur. La piste est très agréable car il n'y a pas de cailloux, pas de secousses, et avec ce sable noir, nous avons l’impression de rouler sur la Lune !
Au bout de 8km, nous arrivons à Bláfjallafoss. L'originalité des lieux est que la piste traverse la rivière Bláfjallakvisl juste au-dessus de cette jolie cascade ! Rien de compliqué dans la traversée si ce n'est que le fond est assez caillouteux.
La piste devient ensuite plus roulante et nous offre de superbes vues sur les différentes langues glaciaires émanant du Mýrdalsjökull. Nous confirmons que cette piste est vraiment peu empruntée car nous ne croisons personne !
Arrivés sur la route 1, nous mettons 30min pour rallier la ville de Kirkjubæjarklaustur. Sur place, nous avons le choix entre deux campings. Celui situé à l'extérieur de la ville est certes charmant car à deux pas de la cascade Stjórnarfoss, mais ne possède aucune infrastructure. Nous optons donc pour le camping de Kirkjubær qui représente la meilleure alternative dans les environs.
Nous nous présentons à la guitoune du gardien qui nous annonce qu'il reste de la place et que le tarif est de 2100 ISK/personne pour une nuit, douche comprise. Il nous remet des jetons pour la douche puis nous allons inspecter les commodités. Tout est en excellent état, les parties communes sont bien équipées bref, nous sommes à des années-lumière du camping de Hella ! La plupart des campeurs sont déjà installés autour des sanitaires donc nous préférons nous éloigner pour nous installer au calme sur l’immense prairie presque déserte. Avec l'habitude, nous déplions la tente en 2 temps 3 mouvements et à 20h50, le camp est monté.
Pour le repas, nous avons repéré un restaurant à quelques pas d'ici. Lorsque nous entrons, la salle est bondée de monde ! C’est très bruyant et de nombreux touristes font la queue en attendant qu’une table se libère. Tant pis, nous retournons au camping manger nos plats lyophilisés dans la salle commune. Celle-ci est pleine également donc nous nous installons sur la terrasse couverte avec notre réchaud. Deux campeurs de deux nationalités différentes échangent sur leurs divers voyages à la table d’à côté. Finalement, on est super bien et nos pâtes arrabiata sont étonnamment délicieuses ! En dînant, nous nous renseignons sur la piste du Laki que nous avons prévu de faire demain.
Nous filons ensuite sous la douche où nous insérerons nos jetons dans un boîtier qui décompte le temps. Nous avons droit à 3 minutes d’eau chaude donc on ne traîne pas !
Lorsque nous regagnons la tente, il doit faire entre 5 et 10 degrés mais grâce à nos gros duvets, nous n'avons pas froid. Dommage que le matelas soit toujours aussi fin et peu confortable ! Du coup, difficile de trouver le sommeil... Honnêtement, on ne voit pas comment on aurait pu tenir 9 nuits sur ce matelas. C'est vraiment dommage car avec une mousse plus épaisse et plus dense, cette tente de toit serait parfaite.
Camping Kirkjubær II
Ce camping, retiré de la route, est situé sur un immense terrain arboré au pied d'une falaise. Possibilité de camper ou de louer de petites cabanes en bois (couchage uniquement). Les parties communes sont propres et chauffées. Le camping dispose de sanitaires, d'une laverie et d'une salle à manger commune. Cuisine spacieuse et entièrement équipée. Entrée gardée par un gardien. Très bon rapport qualité/prix. Electricité, douche, machine à laver et sèche-linge payants. Environnement calme et agréable. Le meilleur camping de notre séjour !
Pour plus d'infos : Kirkjubær II Camping
Distance totale : 210 km dont 110 km sur piste
ferme de Keldur
église de Hlíðarendakirkja
chutes de Gluggafoss
mont Einhyrningur
canyon de Markarfljótsgljúfur
mont Mælifell
cratère de Rauðibotn
cascade de Bláfjallafoss