8 août 2023
Péninsule de Reykjanes
La luminosité nous réveille très tôt mais nous nous rendormons sur le petit matin. A 9h00, c'est finalement le cri des mouettes se chamaillant qui nous tire du lit. Plutôt inhabituel comme réveil !
Une demi-heure plus tard, direction la cuisine pour prendre le petit-déjeuner. Cette dernière est toujours aussi propre et encore mieux équipée qu'il y a 6 ans (électroménager, café, thé, condiments, etc...). Nous déjeunons en tête-à-tête, nous sommes visiblement les derniers.
Nous retournons ensuite à la cabane pour rassembler nos affaires puis nous prenons la route à 10h45.
Après 1/2h de route, nous passons devant Brú Milli Heimsálfa que nous avions visité lors de notre précédent voyage. 600m plus loin, nous bifurquons à droite et nous nous engageons sur une piste confidentielle traversant un champ de lave. Au bout d'un 1km, nous garons notre Jeep devant la plage de Stóra Sandvík.
La particularité de cette plage de sable noir est d'être bordée par des dunes herbeuses offrant un contraste surprenant.
Nous marchons en direction des dunes pour découvrir un lac aux eaux vertes. Cependant, difficile d'en saisir l'ampleur depuis le sol donc nous décidons d'envoyer le drone en espérant que les couleurs ressortent davantage.
Par chance, le soleil finit par faire une apparition révélant les différentes nuances de vert de Stóra Sandvík.
Pour la seconde visite, nul besoin d'aller loin puisque le point d'intérêt se situe 1,5km plus loin. Nous nous garons sur un parking en bordure de route où une voiture est déjà stationnée.
A quelques centaines de mètres de là se trouve un alignement de petits cratères répondant au nom de Stampar.
Formés lors d'une éruption survenue il y a près de 800 ans, les deux cratères principaux sont accessibles via un sentier de 1km A/R.
Une fois parvenus au sommet des cratères, nous sommes étonnés d'y découvrir de véritables petits jardins ! Quelle surprise de trouver de la végétation au milieu de cet environnement désolé.
Nous profitons de l'arrivée du soleil pour réaliser des clichés aériens de Stampar !
A 13h30, nous arrivons au point d'intérêt suivant situé sur la côte où le soleil est radieux et la température presque estivale (16°C) !
Après une courte marche, nous arrivons sur une plateforme surplombant une piscine naturelle appelée Brimketill. Celle-ci a été naturellement sculptée par l'érosion marine dans la roche volcanique. On piquerait bien une tête mais elle doit être fraîche ^^
Nous reprenons la route pour nous rendre dans un lieu méconnu de la péninsule de Reykjanes qui mérite amplement le détour !
7km après Brimketill, nous quittons l'asphalte et tournons à gauche pour nous engager sur une piste qu'aucun panneau n'indique. La piste est relativement facile et longe des installations géothermiques. Au terme de 7,5km, nous arrivons au bout de la piste semblable à un no man's land où le sol fume de toute part ! L'ambiance est post-apocalyptique, sensation renforcée par le fait que nous sommes seuls en ces lieux...
Au moment où nous sortons de la voiture, il se met à pleuvoir. Il est 14h00 donc nous décidons de pique-niquer en attendant que l'averse passe.
La pluie s'arrête une demi-heure plus tard. Nous pouvons enfin aller explorer Eldvörp craters, un alignement de cratères de 10km de long dont l'éruption, surnommée "les incendies de Reykjanes", remonte à 800 ans.
Avec toutes ces fumerolles et la forte odeur de souffre, la zone est visiblement toujours active. C'est très impressionnant, nous avons l'impression que ces volcans peuvent se réveiller d'un instant à l'autre !
Depuis le sommet du cratère, nous apercevons les autres cônes volcaniques de cette chaîne. A noter qu'un sentier de 4km A/R permet de les explorer.
S'épanouissant sur les flancs du volcan, cette plante solitaire attire l'objectif de mon appareil photo.
Le soleil refaisant son apparition, nous sortons le drone pour multiplier les clichés d'Eldvörp craters qui s'apparente à un mini Lakagígar (où nous avons prévu de nous rendre en fin de séjour).
Après 1h30 sur place, nous reprenons la piste en sens inverse et laissons passer un cortège de quads en excursion avec un tour opérateur.
Peu après, nous nous arrêtons dans la ville de Grindavík car nous sommes toujours à la recherche d'une cartouche de gaz pour notre réchaud. Nous trouvons finalement notre bonheur à la station-service Orkan. Quelques rues plus loin, nous nous arrêtons au Vínbúðin acheter un pack de 6 bières islandaises pour la modique somme de 20€ !
Direction ensuite le volcan Fagradalsfjall situé 7km à l'est de Grindavík. Ce volcan, en sommeil depuis 6000 ans, s'est réveillé le 19 mars 2021 pour une éruption qui dura plus de 6 mois et recouvrit une grande partie du massif sous une épaisse couche de lave. A l'époque, j'avais grandement hésité à me rendre sur place pour admirer le spectacle.
3 août 2022 : une nouvelle éruption se déclenche dans la vallée de Meradalir formant un petit cratère au nord-est du premier. La coulée de lave recouvre partiellement celle de 2021. L'éruption se termine après 18 jours d'activité.
10 juillet 2023 : après plusieurs jours de séismes intenses, une nouvelle fissure éruptive s'ouvre à 3km au nord du massif. La lave s'écoule aussitôt vers le sud et rejoint les coulées de 2021 et 2022. Au bout de 26 jours, les émissions de lave cessent et l'éruption se termine le 5 août 2023, soit exactement 3 jours avant notre visite !!! C'est décevant car nous espérions vraiment pouvoir assister à cette éruption...
Pour visiter le massif du Fagradalsfjall, tout est parfaitement organisé. Il y a 3 parkings payants (1000 ISK) où l'on règle directement via l'application Parka. Plusieurs sentiers ont également été balisés. La dernière éruption étant terminée, nous abandonnons l'idée de nous y rendre d'autant que la randonnée fait 18km A/R. Nous nous garons sur le parking P1 et optons pour le sentier A (violet) qui contourne l'éruption de 2021 par l'ouest, offrant les plus belles vues sur le cratère. Cette randonnée est donnée pour environ 7km A/R et 200m de D+. Nous enfilons nos sacs à dos avec doudounes et K-Way car la météo islandaise est pleine de surprises !
A 17h00, nous démarrons le trail A sous un temps radieux !
Le balisage des différents sentiers est vraiment top ! Nous avons pour objectif de nous rendre entre le point de vue de Stórhóll et Meradalir (éruption de 2022).
Au début de l'ascension, le chemin est large et relativement facile.
Nous arrivons assez rapidement à un col où nous découvrons la coulée de lave. Cette dernière est vraiment impressionnante et s'apparente à un chaos de roches solidifiées ayant dévalé la pente.
Nous nous aventurons prudemment car la lave solidifiée est très instable et les blocs sont acérés. De plus, d'anciens tunnels de lave peuvent se cacher sous la surface et se rompre sous notre poids. La prudence est donc de mise !
L'ascension se fait ensuite plus ardue car le sentier monte en lacet. Petit à petit, nous prenons de l'altitude et la vue se dégage jusqu'à l'océan.
Après 50min de marche, nous arrivons au point de vue de Stórhóll offrant une vue sur le cratère principal. Nous décidons de poursuivre la marche car nous savons qu'il existe un meilleur spot.
1,5km plus loin, l'endroit est parfait pour admirer le site de l'éruption de 2021. Difficile de s'imaginer que 2 ans auparavant, il n'y avait pas de volcan à cet endroit... A la place, se trouvait la verdoyante vallée de Geldingadalir où les moutons venaient paître.
Avec une accumulation de près de 100m de lave, les couches inférieures mettront des années à refroidir. En témoignent ces fumerolles qui forment des dépôts de souffre en surface.
Il est temps de prendre de la hauteur pour saisir l'ampleur du volcan Fagradalsfjall !
Peu de temps après avoir fait décoller le drone, un hélicoptère de tourisme arrive pour survoler la zone. Il se dirige droit sur le cratère que nous sommes en train de survoler. Je vous laisse imaginer notre frayeur lorsque nous avons vu passer l'hélicoptère sur l'écran de la télécommande !
Depuis les airs, le spectacle est réellement époustouflant ! La lave émise durant cette éruption s'étend à perte de vue...
Au nord, on aperçoit la vallée de Meradalir où a eu lieu l'éruption de 2022. L'éruption de 2023, qui s'est terminée 3 jours plus tôt, s'est déroulée 4km plus loin. Le cratère est invisible d'ici mais la lave a rejoint cette vallée, recouvrant partiellement les coulées de 2021 et 2022.
Petit schéma explicatif !
Sous cet angle, l'immense cratère principal révèle une palette de couleurs inattendue !
Il y a deux ans, presque jour pour jour, l'ambiance était radicalement différente !
Durant les derniers jours de l'éruption, le flot de roches en fusion s'est concentré pour former une véritable rivière incandescente. Deux ans plus tard, la rivière a laissé place à cet impressionnant canyon qui scinde le champ de lave en deux.
Au sud, on observe la vallée de Nátthagi désormais recouverte d'une épaisseur de lave d'environ 30m ! Si l'éruption s'était poursuivie, la lave aurait franchi les limites de cette vallée pour s'écouler jusque dans l'océan.
A force de rester immobiles pendant que le drone filme et photographie le site sous tous les angles, nous commençons à nous refroidir... Il faut dire que le soleil s'est caché et le vent souffle sans discontinuer sur ce plateau exposé. La prochaine fois, nous n'oublierons pas de mettre les gants et les bonnets dans le sac à dos !
A 18h50, nous décidons de prendre le chemin du retour. Nous hésitons à descendre par la vallée de Nátthagi pour longer le champ de lave mais cela nous rallonge un peu et le sentier est à l'ombre. Nous revenons finalement par le chemin emprunté à l'aller et sommes de retour au parking peu avant 20h00.
Fagradalsfjall - trail A : 7.82km / 206m de dénivelé / temps en mouvement 1h50
De retour à la voiture, nous parcourons la liste des campings à proximité avec une seule exigence : l’eau chaude ! Nous repensons au camping de Grindavik devant lequel nous étions passés plus tôt dans la journée et qui nous paraîssait bien situé. 10min plus tard, nous arrivons à l’accueil et sommes surpris lorsqu'on nous demande 4400 IKS (30€) pour la nuit, douches comprises. C'est cher pour bénéficier d'un emplacement dans l'herbe et de parties communes assez rudimentaires (douches, lavabos, toilettes et salle commune). Nous payons puis nous mettons le ticket sur le pare-brise.
A 20h30, après 8km de randonnée, nous ne nous sentons pas le courage de sortir le matériel de camping pour cuisiner. Direction donc le restaurant le plus proche pour une pizza bien méritée ! Notre choix se porte sur le Papa's Restaurant.
Très vite, nous regrettons notre choix car les employés sont submergés de commandes ! Beaucoup de gens prennent à emporter or, ces commandes sont favorisées au détriment du service en salle. Au bout d’1/2h, nous devons interpeller une serveuse pour qu'elle prenne notre commande. Lorsqu'elle ramène les plats, elle nous explique qu'il y a eu une erreur sur la commande et que le burger de Nella doit être refait. Un sketch ! Je commence à manger ma pizza et l'ai presque terminée lorsque le burger fish and chips de Nella est enfin servi !
Nous sortons du restaurant à 22h00, repus mais pas transcendés par cette adresse... Le burger était très gras mais surtout, le service et l'organisation laissent clairement à désirer...
De retour au camping, nous cherchons un emplacement au calme pour monter le camp. Toute une zone est déjà investie par les camping-cars, fourgons et autres pick-up avec cellules, donc nous nous rabattons sur le terrain avec les tentes. Lors de la remise du véhicule, Geysir n'avait pas jugé bon de nous montrer comme déplier la tente de toit, préférant nous diriger vers leur tuto. Sur la vidéo, cela paraît simple mais lorsqu'on ne l'a jamais fait, ce n'est pas si évident ! La vidéo YouTube montre les principales étapes mais elle ne montre pas comment monter les 6 arceaux métalliques... 30min et 3 tutos plus tard, tout est enfin monté !
Malheureusement, notre joie est de courte durée car lorsque je grimpe dans la tente, je m'aperçois que le matelas est imbibé d'eau sur la moitié de la surface... Nous sommes en colère car si l’employée de chez Geysir avait accepté de déplier la tente lors de la remise du véhicule, nous nous en serions rendus compte avant. Nous aurions alors exigé un changement de véhicule.
Pour nous réchauffer avant la nuit qui s'annonce fraîche (et humide !), nous filons sous les douches. Comme souvent dans les campings islandais, la propreté n'est pas au top car tout le monde rentre dans les blocs sanitaires avec ses chaussures... Heureusement, l'eau est bien chaude et sans limite de temps !
De retour dans la tente, nous nous couchons aux extrémités du matelas afin d'éviter de prendre l’eau. Heureusement, nos sacs de couchage nous tiennent bien au chaud et nous isolent de l'humidité ! Bon point également, la tente est parfaitement occultante. En effet, à cette période de l'année, les nuits sont courtes et ressemblent davantage à un long crépuscule.
Pour info, cette photo a été prise à 23h58 !
Grindavík campsite
Ce camping est clairement une déception. Cher, très fréquenté et bruyant. Quant aux sanitaires pourtant récents, leur entretien est clairement négligé. Nous avons fait l'erreur de nous installer sur un terrain où il restait beaucoup d'emplacements libres or, dans ce camping, les gens peuvent arriver et s'installer toute la nuit. Nous avons eu droit à un concerto de claquements de portières, aux gens qui parlent fort et se croient seuls, au ronronnement du chauffage des camping-cars,... Le pompon, c'est lorsque de jeunes islandais sont venus à 1h du matin faire des dérapages dans les allées du camping, musique à fond. Bref, le rapport qualité/prix n’y est pas du tout !
Site officiel ici : Grindavík campsite
Distance totale : 84 km dont 17 km sur piste
Stóra Sandvík
Stampar craters
Brimketill
Eldvörp craters
Fagradalsfjall volcano
